La famille suisse de Manuel Valls
Nommé lundi soir Premier ministre français en remplacement de Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls a des origines suisses: sa mère est tessinoise et son oncle, Aurelio Galfetti, a signé plusieurs bâtiments à Lausanne et Genève notamment.
«Je suis le fils d'un artiste peintre espagnol et d'une mère suisse italienne qui ont choisi la France pour sa beauté, pour sa grandeur, pour sa douceur»: ces mots sont signés du nouveau Premier ministre français, dans sa biographie. Manuel Valls n'est pas seulement le premier résident de Matignon à être né étranger, il a aussi des attaches en Suisse.
Sa mère, Luisangela Galfetti, est une Tessinoise de Ludiano, près de Biasca. Mais il s’agit là de racines essentiellement, car la situation économique du Tessin et la situation familiale ont poussé plusieurs membres de la famille Galfetti à émigrer. C’est ainsi que le grand-père maternel de Manuel Valls s'est installé en Sierra Leone où il s'est lancé dans le commerce de l'or. Sa fille Luisangela, mère du nouveau Premier ministre, a fui la Suisse à 20 ans. Aujourd'hui âgée de près de 75 ans, son fils la décrit comme «très méditerranéenne, excellente skieuse».
Le ski et les montagnes du Tessin, le jeune Manuel Valls y a eu droit dans son enfance: «J'y suis beaucoup allé, quand j'étais gamin. Ma grand-mère nous accueillait. J'aimais beaucoup les balades, les dîners dans les grotti , les petites chapelles le long des chemins de montagne, au milieu des chèvres... presque une 'carte postale Heidi' côté italien», racontait le nouveau chef du gouvernement français en 2008 à swissinfo.ch .
Il n'a pas choisi le passeport suisse
Depuis quelques années, la Suisse n'a pas bonne presse à la gauche de la gauche française, où certains ténors se contentent de la décrire comme un paradis fiscal et un refuge pour émigrés désirant échapper à l'impôt. Pour Manuel Valls, les racines catalanes avec une famille d'émigrés d'un pays du Sud pourraient donc avoir fait meilleur effet auprès de l'électorat traditionnel du PS. Mais, quand il est interrogé sur ses liens avec le Tessin, il ne cache pas des attaches sentimentales: «J'essaie de passer en Suisse de temps en temps, voir le cimetière de mes grands-parents. Cette région est toujours présente dans ma mémoire, comme une musique douce, agréable, familiale...».
Des attaches qui ne l'ont toutefois pas poussé à demander le passeport rouge marqué de la croix blanche. «Je ne voyais pas ce que ça pourrait m'apporter», se contente-t-il de répondre. Alors même qu'il a la nationalité espagnole. Mais il est né dans ce pays et a grandi dans une famille où tout le monde parlait catalan ou castillan, pas italien (même s'il comprend cette langue).
Dans les années 1990, alors qu'il était encore marié avec sa première femme, Nathalie Soulié, il allait régulièrement passer des vacances dans le Tessin, louant pour quelques jours une maison au-dessus de Ludiano. «L’été, Manuel venait en voiture avec ses quatre enfants et nous le retrouvions chez mes parents. Mais on ne le voit plus. Trop occupé sans doute», se rappelle Aurelio Galfetti . L'architecte, dont l'une des oeuvres majeures est la restauration du château Castelgrande à Bellinzone, inscrit au patrimoine mondial de l'humanité par l' UNESCO , reste le lien le plus direct du politicien français avec notre pays.
«Manuel a gardé un côté helvétique»
Aurelio Galfetti fait partie de ces éminents architectes tessinois avec Mario Botta, Livio Vacchini ou Luigi Snozzi qui ont su renouveler la pensée dans le domaine. Même si son centre de gravité reste le Tessin, il a eu un atelier à Genève entre 1993 et 1998. Depuis 1984, il est également professeur invité à l' Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) . A Lausanne, il a d'ailleurs signé l'immeuble Le Chauderon. A Genève il a aussi signé en 1994 un immeuble de bureaux.
Genève, c'est d'ailleurs le lieu de la dernière apparition publique suisse de Manuel Valls. Celui qui était alors Ministre de l'intérieur de Jean-Marc Ayrault était venu le 17 mai 2013 découvrir les installations franco-suisses de coopération en matière de sécurité et de police. A cette occasion, il avait rencontré Simonetta Sommaruga, Jacqueline de Quattro et Pierre Maudet.
«Manuel a gardé un côté helvétique. Par son goût des langues – il parle parfaitement l'italien et le catalan. Son pragmatisme aussi», note Aurelio Galfetti. Pas sûr que celui-ci puisse le voir plus souvent dans les mois à venir. A part sans doute à la une des médias.
En 2013, invité par Darius Rochebin, le nouveau locataire de Matignon (qui logeait alors place Beauvau), parlait de ses origines suisses dans l'émission Pardonnez-moi, sur la RTS.
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