La Suisse face à la susceptibilité chinoise
Partenaire privilégié de Pékin de longue date, notre pays fait face à un durcissement général des autorités qui prônent la diplomatie du «loup guerrier». En raison d’une très forte relation de dépendance, les enjeux économiques sont cruciaux.

Début septembre, la pop star chinoise Lu Han (60 millions de followers sur Weibo, le Twitter chinois) a résilié le contrat qui le liait à la marque horlogère suisse Audemars Piguet. En cause, le directeur de la marque helvète, François-Henry Bennahmias, a décrit Taiwan comme «un pays ultramoderne et de haute technologie», dans un entretien paru en mai 2020. Face à la fureur des followers contre la marque du Brassus qui ne respecte pas la «politique d’une seule Chine» imposée par Pékin, le CEO a été forcé de présenter ses plates excuses aux Chinois, comme tant d’autres entrepreneurs étrangers avant lui.Au même moment, Credit Suisse est contraint de fermer le compte de la fondation de l’artiste dissident chinois Ai Weiwei, installé en Europe depuis 2015.