L'UE veut ouvrir une enquête sur l'espionnage allemand

La NSA aurait ainsi fourni aux services de renseignements allemands (BND) des listings d'adresses mail et de numéros de portables à espionner, notamment en Europe, sous couvert de lutte contre le terrorisme.
Crédits: AFPDes députés européens ont réclamé vendredi l'ouverture d'une enquête en France dans le cadre du scandale d'espionnage de responsables européens par les services secrets allemands au profit de Washington.
"La France, nos entreprises, nos citoyens, ont été espionnés, tout a été capté et partagé avec la NSA (l'agence de renseignements américaine, ndlr), cela justifie l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris", a estimé la députée écologiste européenne Eva Joly, lors d'une conférence de presse à Paris.
"Nous avons de très forts soupçons" que des entreprises ou citoyens français ont été espionnés par les renseignements allemands pour le compte de la NSA, a également déclaré le député vert autrichien Peter Pilz, à l'origine des révélations à la presse qui ont fait éclater le scandale de l'espionnage allemand.
Au coeur de cette affaire, révélée début mai, figure la collaboration - volontaire ou non - des services de renseignements allemands (BND) avec la NSA américaine. La NSA aurait ainsi fourni au BND des listings d'adresses mail et de numéros de portables à espionner, notamment en Europe, sous couvert de lutte contre le terrorisme.
Selon M. Pilz, 256 "lignes de transit" à travers l'Allemagne, dont 51 venant de France, ont été placées sur une "liste de priorité" à écouter. Il a toutefois reconnu ne pas avoir les preuves qu'elles avaient effectivement été espionnées.
L'opérateur télécom allemand Deutsche Telekom aurait intercepté des flux de communication sortant de France et transitant par l'Allemagne entre 2005 et 2008, a-t-il déclaré.
"Il faut que votre gouvernement et vos opérateurs téléphoniques enquêtent sur cette affaire", a répété M. Pilz, dont les révélations ont conduit à l'ouverture d'enquêtes en Belgique et aux Pays-Bas.
La France a jusqu'à présent assuré "faire confiance" au gouvernement allemand pour éclaircir cette affaire.