L'OCDE prévoit un tarissement de l'immigration d'ici 2060
Les partisans de la réduction de l'immigration voient l'OCDE apporter un élément de long terme: une étude prévoit le tarissement des flux migratoires à l'horizon 2060.
Déjà cinq mois depuis la votation contre l'immigration de masse. Mais le choix des Suisse validé par les urnes le 9 février dernier pourrait être dépassé par les évolutions économiques et démographiques de fond à long terme: c'est pas seulement l'immigration de masse mais l'immigration en général (vers les pays d'Europe) qui devrait se tarir d'ici 2060. C'est en tout cas ce qui ressort d' une étude publiée voici quelques jours par l' Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) .
Pour expliquer ce tarissement progressif des flux migratoires vers les pays développés actuels de la part des pays émergents, les auteurs de l'étude avancent plusieurs raisons. En premier lieu un nivellement économique avec une croissance atone dans les pays du Nord et un rattrape progressif par les pays du Sud. Ensuite, et cela découle du premier argument, une demande croissante en main d'oeuvre qualifiée, dans tous les pays, qui va augmenter l'offre de places de travail attractives dans les pays en développement et restreindre les places proposées pour des postes peu qualifiés dans les pays riches.
De 3,6 à 2,4% de croissance mondiale
De manière générale, l'OCDE prévoit un ralentissement global de la croissance économique mondiale, qui devrait passer de 3,6% de moyenne annuelle entre 2010 et 2020 à 2,4% entre 2050 et 2060. Celle-ci restera globalement plus forte dans cet intervalle dans les pays en développement que dans les actuelles puissances développées, avec pour conséquence un rattrapage progressif des seconds par les premiers. D'ici 2060, selon les auteurs de l'étude, le PIB par habitant de la Chine aura rattrapé, en termes de parité de pouvoir d'achat, le niveau 2012 du PIB par habitant aux USA. Cette réduction des écarts va diminuer les incitations à l'émigration dans les pays qui actuellement sont sources de flux migratoires.
Moins de motivations pour migrer également en raison d'écarts salariaux plus marqués. Le modèle américain, avec des revenus très élevés pour un petit nombre d'actifs et de grandes difficultés de ressources pour d'autres devrait, selon les experts de l'OCDE, se généraliser. «L’importance grandissante du progrès technologique privilégiant les compétences comme moteur de la croissance et l’augmentation de la demande de main-d’œuvre plus qualifiée entraîneront une polarisation accrue de la distribution des salaires», estiment-ils. En dépit de ces écarts accrus, la pauvreté absolue, à l'échelle planétaire, devrait reculer.
Conséquence de ce phénomène de baisse majeure des flux migratoires, la structure démographique des pays qui accueillent aujourd'hui majoritairement les migrants devrait être radicalement bouleversée: «A l’horizon 2060, le tarissement de l’immigration pourrait ainsi avoir réduit la population active de 20 % dans la zone euro et de 15 % aux Etats-Unis», préviennent les experts.
Fiscalité, formation et pollution
Pour s'adapter au mieux à cette nouvelle donne, aussi bien du côté des pays d'origine que des pays d'accueil actuels, l'OCDE distille quelques recommandations: s'assurer de ressources publiques stables en indexant la fiscalité sur les bases d'imposition immobiles (consommation, logement, ressources naturelles), diriger les fonds publics vers des filières d'éducation et de formation efficientes (apprentissage, enseignement supérieur et pré-supérieur), et mise en place d'une participation des étudiants au financement de leur cursus avec un système de prêts qui permette de ne pas faire payer à un Etat des acquisitions de compétences qui profiteraient à d'autres. «Plutôt que de financer l’éducation par l’impôt, un système fondé sur la facturation des frais de scolarité et sur des prêts permettra sans doute mieux d’assurer à la fois l’égalité des chances et le recouvrement des coûts dans un monde où la main d’œuvre qualifiée est extrêmement mobile», estiment les auteurs du rapport. -
Un autre élément est également mis en exergue par les experts: le poids du réchauffement climatique et de ses effets induits sur la croissance. Selon eux, avec un maintien des politiques actuelles de lutte contre les émissions polluantes, les rejets de gaz à effet de serre dans l'atmosphère auront doublé en 2060, impactant le PIB mondial à hauteur d'1,5%.
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