L'activité sexuelle doperait la productivité au travail
Selon une étude de l'Université de l'Oregon, une pratique sexuelle régulière et épanouissante permettrait d'atteindre une productivité plus élevée au travail.
Voici quelques mois, une compagnie d'assurance santé suisse mettait en place un dispositif pour récompenser ses clients qui pratiquent une activité physique régulière. Avec myStep, la CSS entendait inciter ses assurés à lutter contre la sédentarité, sur la base de nombreuses études ayant établi que les personnes pratiquant une activité physique régulière étaient en meilleure santé plus longtemps que les personnes inactives. Et si demain c'était au tour des employeurs de soutenir, au nom de la productivité, leurs collaborateurs qui pratiquent régulièrement une activité... sexuelle?
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Tout est parti d' une étude menée par Keith Leavitt , professeur associé à la business school de l'Oregon State University à Corvallis (entre Salem et Portland, sur la côte Ouest des Etats-Unis). Ce dernier est parti de piques dans le langage du quotidien sur des personnes particulièrement efficaces au travail: certains de leurs collègues attribuaient ce regain d'activité à un épanouissement sur le plan sexuel. «Nous nous livrons à des blagues au sujet des gens ayant un "printemps dans leur parcours", mais il s'avère que c'est effectivement une chose réelle et nous devrions y prêter attention», explique Keith Leavitt, dont les recherches portent habituellement sur le management et les comportements organisationnels.
159 couples suivis au quotidien
Il a donc sélectionné 159 couples qu'il a suivis pendant deux semaines, avec deux évaluations par jour. Parmi ces 159 couples, il a observé une grande variété d'habitudes en termes de pratiques sexuelles (fréquence des rapports notamment, mais aussi évaluation du plaisir pris mutuellement et individuellement). Et leur a demandé de remplir un questionnaire quotidiennement. Au terme de l'étude, il en ressort que les personnes ayant eu une activité sexuelle régulière et épanouissante sont bien plus enclins que les autres à ressentir une satisfaction dans l'accomplissement de leurs tâches professionnelles le jour suivant. Et ce bonheur au travail, associé à un niveau de stress réduit par les endorphines générées par le plaisir sexuel, renforce l'efficacité de la personne.
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L'effet stimulant de l'activité sexuelle s'étalerait sur une plage de 24heures après celle-ci et serait de même ampleur pour les femmes que pour les hommes. Les chercheurs menant l'étude ont voulu s'assurer que la qualité du sommeil consécutif au rapport ou le bonheur conjugal (sur les autres aspects de la relation de couple que les rapports sexuels) n'interféraient pas avec l'effet de l'activité sexuelle. Ces deux autres facteurs importants dans le sentiment de bonheur au quotidien ont donc été pris en compte, mais l'impact de l'activité sexuelle est resté très marqué.
Cependant, le stress lié au travail, lorsqu'il impacte la vie de couple, nuit gravement à la qualité des rapports sexuels et à l'épanouissement des partenaires dans cette activité. Les auteurs ont observé qu'un stress important lié au travail et touchant les rapports intimes pouvait amplifier une baisse de productivité au travail au fil du temps. «La technologie offre la tentation de rester connecté, mais il est probablement préférable de "débrancher" si on le peut. Et les employeurs devraient encourager leurs employés à se désengager complètement du travail après les heures normales d'activité», conseillent les auteurs de l'étude.
Des enseignements à relativiser
«Consentir un effort pour maintenir une vie sexuelle saine devrait être considéré comme une question de durabilité pour les êtres humains et, par conséquent, comme un avantage potentiel pour sa carrière», estiment donc Keith Levitt et ses deux co-auteurs, Christopher Barnes et Trevor Watkins, eux aussi chercheurs en management respectivement pour l'Université de Washington et de l'Université de l'Oregon. A eux trois, en s'appuyant sur leurs observations, ils ont collaboré avec des chimistes et ont traduit la satisfaction ressentie en termes de flux: le plaisir sexuel libère dans l'organisme humain de la dopamine, puissant neurotransmetteur associé aux zones du cerveau liées aux récompenses, et de l'ocytocine, un neuropeptide associé aux relations sociales et à l'attachement sentimental. La sécretion de ces éléments dans l'organisme joue le rôle d'un dopant naturel.
Cependant, cette étude est à relativiser sur certains points. En tout premier lieu la durée de l'observation: deux semaines constitue un délai très court, même avec un échantillon de 159 couples (donc 318 individus). Mais également sur l'absence de «population témoin», un échantillon de personnes qui auraient accepté de vivre la même période sans relation sexuelle et de fournir les mêmes informations aux enquêteurs. Enfin, l'enquête n'a pris en compte que des personnes en couple. Quid donc des célibataires et de l'influence de leur activité sexuelle sur leur productivité?
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