Immigration: qui a raison?
L’initiative populaire pour une immigration modérée va-t-elle permettre de reprendre le contrôle ou juste coûter très cher à l’économie du pays? Deux journalistes chevronnés prennent position dans bilan, à grand renfort de chiffres.

Non à l’initiative de limitation
La libre circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne n’a pas évincé les travailleurs helvétiques du marché de l’emploi. Rompre avec nos voisins, c’est mettre en danger la voie bilatérale. - Par Jean-Philippe Buchs
C’est une votation capitale pour la prospérité de la Suisse! Le 27 septembre 2020, les citoyens sont amenés à se prononcer sur l’initiative pour une immigration modérée, dite de limitation, déposée par l’UDC. Ce scrutin s’inscrit dans le prolongement de celui contre l’immigration de masse, remporté par ce parti au mois de février 2014. Selon ses ténors, le Parlement a trompé le peuple lors de la mise en œuvre du texte dans la législation. A leurs yeux, l’obligation pour les entreprises d’annoncer les postes vacants aux offices régionaux de placement dès que le chômage franchit un certain seuil dans une branche économique constitue une imposture. Le Conseil fédéral avait en effet l’obligation de renégocier l’Accord de libre circulation des personnes (ALCP) entre la Suisse et l’Union européenne afin que notre pays puisse reprendre le contrôle de l’immigration étrangère. Mais il ne l’a pas fait. L’initiative de limitation exige cette fois, sans aucune ambiguïté, sa résiliation. En cas de victoire, au plus tard une année après la tenue du scrutin.