Grèce: les chances d'un accord s'éloignent
Les négociations entre Athènes et ses créanciers sur le financement de la Grèce, dont les caisses sont quasiment vides, n'ont pas de chances d'aboutir dans l'immédiat.

Les négociations entre Athènes et ses créanciers sur le financement de la Grèce, dont les caisses sont quasiment vides, n'ont pas de chances d'aboutir dans l'immédiat, des dissensions entre Européens et FMI étant apparues au grand jour. - - "Les divergences sérieuses et les contradictions entre ses créanciers, Union européenne et FMI, entravent les négociations" avec la Grèce, a estimé mardi le gouvernement grec. - - En raison de "cette impossibilité d'entente entre les institutions (...) il ne peut pas avoir de compromis", a insisté Athènes, se donnant le beau rôle en assurant que le blocage était "de la responsabilité exclusive" des créanciers. - - De fait, l'insistance du Fonds monétaire international à obtenir des autorités grecques une réforme du régime des retraites passe mal à Bruxelles. "Le FMI a la réforme des retraites très haut dans son ordre du jour", commente une source proche des discussions, qui y voit une des principales raisons de l'impasse actuelle, les Européens privilégiant les réformes fiscales. - - Les sujets de discorde entre le FMI et l'UE ne s'arrêtent pas là, le Fonds plaidant pour un effacement d'une partie de la dette grecque, qui culmine à plus de 175% du PIB. Les Européens, Allemands en tête, s'y refusent fermement. Selon des informations de presse, le FMI a même menacé de ne pas verser sa part d'aide à la Grèce. - - FAIRE LE POINT - - Face au début de polémique, le FMI a réagi mardi en assurant qu'il n'avait "pas poussé pour un allègement de la dette à grande échelle", mais qu'il y restait favorable. "Plus l'écart est grand entre les mesures décidées et les objectifs initiaux de 2012 (du deuxième programme d'aide pour la Grèce, ndlr), plus sera grand le besoin d'un financement supplémentaire et d'un allègement de la dette pour rendre la dette du pays supportable", a-t-il dit dans un communiqué. - - Dans ce contexte, la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro, lundi, servira uniquement à "faire le point" sur l'état des négociations, qui ont récemment connu des avancées après avoir été longtemps au point mort. - - "Les collègues à Bruxelles se débattent avec des questions budgétaires, de TVA, de réforme du marché du travail. Il est juste de dire que nous n'y sommes pas. Il n'y aura pas d'accord lundi", a affirmé Thomas Wieser, un haut responsable de la zone euro, à la chaîne de télévision CNBC. "Mais nous avons un bon mois pour parvenir à un accord", a-t-il ajouté. - - Lundi, "nous aurons certainement une discussion fructueuse qui confirmera les grands progrès accomplis et sera un nouveau pas en direction d'un accord final", a confirmé le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, qui a entamé une tournée en Europe qui l'a mené à Paris et Bruxelles, avant Rome et Madrid. - - TOURNÉE EUROPÉENNE - - A court d'argent, la Grèce doit rembourser un total d'environ un milliard d'euros en mai, dont 200 millions dès mercredi. L'autre échéance importante est le 12 mai, au lendemain de la réunion de l'Eurogroupe. Les deux remboursements devraient se faire sans problèmes, a assuré un expert. - - "L'objectif du gouvernement grec est d'arriver à un accord, un objectif réaliste et visible mais cela dépend aussi des institutions qui doivent agir d'une façon constructive", a affirmé le vice-Premier ministre grec Ioannis Dragassakis mardi soir à l'issue d'une rencontre à Francfort avec le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi. - - Mais l'impasse dans laquelle se trouvent les parties a déjà un coût. La Commission européenne prévoit désormais une croissance économique annuelle de 0,5% pour la Grèce, contre les 2,5% prévus en février, assortie d'un retour aux déficits et d'une explosion de la dette. - - Ce climat a pesé sur les Bourses mardi, qui ont fini en nette baisse. - - Le programme d'aide à la Grèce prendra fin quoi qu'il arrive le 30 juin, côté européen, et tout le monde s'accorde à dire qu'Athènes ne pourra pas tenir sans un soutien supplémentaire. - - S'agira-t-il d'un troisième plan sous forme de prêts, avec de nouvelles conditions ? "On ne parle pas de programme, mais d'accompagnement", souligne un responsable européen. Dans tous les cas, la BCE pourrait ne pas être à bord, souligne-t-il. Le FMI reste engagé jusqu'en 2016.
AWP
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