Genève abrite une puissante station de la NSA
La mission américaine de l'ONU compte, outre ses diplomates, des antennes de la CIA et de la NSA. Elle y emploie également des techniciens chargés d'intercepter de multiples formes de conversation.
La mission américaine à l'ONU ne se consacre pas qu'à la diplomatie. Elle abrite aussi des antennes et des spécialistes des écoutes en provenance de la CIA et de la NSA. Ils forment même une unité spécialisée du nom de «Special Collection Service» (SCS), selon le journal allemand Spiegel . - - Selon un document datant de 2010 et rendu public par Edward Snowden qui a travaillé quelque temps à Genève, le SCS gère depuis la ville de Calvin une de ses 80 stations d'écoute dans le monde dont 19 rien qu'en Europe. La mission a ainsi le statut de «staffed location», ou installation de la plus haute importance, puisqu'elle regroupe matériel et techniciens. - - Traitement spécial pour le SCS - - Le bâtiment est situé à proximité du siège de la Croix-Rouge et se distingue par sa taille, de loin la plus imposante de toutes les ambassades à Genève. Il est facilement repérable par les nombreux panneaux solaires qui tapissent sa façade depuis 2005. A la mission américaine, personne n'était au courant de l'article du Spiegel et ne voulait donc prendre position. - - Edward Snowden détaille également le travail du SCS. Ses spécialistes jouissent d'un passeport diplomatique et de ses privilèges. Ils logent dans les ambassades et consulats à des étages séparés et ne se mélangent pas au reste du personnel. Leurs installations sont souvent situées sur les toits dans des constructions sans fenêtres ressemblant à des cabanes de maintenance où ils interceptent les réseaux sans fil, que ce soit de la téléphonie, du WLAN ou encore du satellite. - - Agents et collaborateurs de la CIA - - Les spécialistes ne se déclarent pas surpris et rappellent que Genève est une plaque tournante de l'espionnage depuis le temps de la Société des Nations et encore plus après la fin de la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide. James Bamford explique dans son livre «Body of Secrets» comment une mission commerciale japonaise avait été espionnée en 1995. - - Selon la SonntagsZeitung , la CIA emploie une poignée d'agents à Genève mais ils peuvent compter sur une cinquantaine de collaborateurs qui sont accrédités dans les organisations non-gouvernementales. Et l'agence peut faire venir des renforts des Etats-Unis pour une opération. - - La balle dans le camp du SRC - - Pour Dick Marty, qui fut entre autre chargé par le Conseil de l'Europe d'enquêter sur l'affaire des prisons secrètes de la CIA, les révélations d'Edward Snowden et du Spiegel sont «crédibles» et «précises». Le conseiller national genevois Carlo Sommaruga n'est pas non plus surpris plus que cela. «C'était toujours évident pour moi que la Genève internationale pouvait être ciblée par l'espionnage américain», a-t-il déclaré au Tages-Anzeiger . - - Les regards se tournent à présent vers le Service de Renseignements de la Confédération (SRC) et ses priorités, comme la mise en place d'un contre-espionnage efficace. Carlo Sommaruga souhaiterait également que la Délégation des Commissions de gestion puisse avoir son mot à dire.
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