Frontaliers au chômage: la France paie 524 millions
La France doit payer les indemnités-chômage des frontaliers qui ont perdu leur emploi en Suisse. Leur nombre s’est élevé à plus de 23 000 en 2017.

Qui doit régler les indemnités-chômage des frontaliers? Le pays où ils travaillent et où ils cotisent ou le pays où ils vivent comme c’est le cas aujourd’hui? Lancé en décembre 2016, un projet de l’Union européenne vise à inverser les rôles. Une aubaine pour nos voisins hexagonaux! Dans une étude publiée en décembre dernier, l’Unédic (l’organisme en charge de l’assurance-chômage) a montré que les surcoûts du système actuel se sont élevés en 2017 à 708 millions d’euros (814 millions de francs suisses) pour la France.
La Suisse en tête
Selon ses calculs, la Suisse en était la principale responsable: 524 millions d’euros, soit 74% du montant total, ont été versés aux chômeurs qui travaillaient dans notre pays (Genève, Vaud, Neuchâtel, Jura et Bâle-Ville concentrent plus 90% des frontaliers français). Les cotisations à l’assurance-chômage rétrocédées par la Suisse à la France ne suffisent évidemment pas à payer les indemnités.
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Chaque année, le nombre d’allocataires à l’assurance-chômage ne cesse de croître pour atteindre 23 143 en 2017. Un chiffre à mettre en relation avec le nombre toujours plus important de frontaliers actifs sur le territoire helvétique. Comme le salaire moyen brut par tête est plus haut en Suisse (78 000 euros par an) qu’en France (38 000 euros), les indemnités mensuelles moyennes (2780 euros) des frontaliers sont 2,4 fois plus élevées que celles perçues par les non-frontaliers. De même, ils restent sans emploi pendant une durée plus longue (13 mois contre 10 mois). Les activités recherchées se distinguent assez fortement de ceux des non frontaliers. Elles se concentrent dans l’industrie (16%), le support à l’entreprise (15%), le commerce (13%), la construction (12%). Le secteur bancaire, les assurances et l’immobilier ne sont pas surreprésentés.
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Calculé pour l’année 2013, le profil sociodémographique des allocataires (63% d’hommes) correspond à celui de la population active occupée en Suisse (61%) et ils sont aussi un peu plus jeunes. Et 92% d’entre eux sont de nationalité française. Les frontaliers au chômage ont un niveau de diplôme proche de celui des allocataires qui travaillaient dans l’Hexagone.
Si le projet de l’Union européenne devait se concrétiser, il pourrait coûter cher à la Suisse. On estime que les montants en jeu se montent à plusieurs centaines de millions de francs.
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