Et si la BNS devenait plus transparente?
Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale américaine envisage de modifier sa politique de communication. Et en Suisse, que compte faire la Banque nationale?

Depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, l’indépendance de la Réserve fédérale américaine est remise en question. «Ma principale menace, c’est la Fed», déclarait en octobre dernier le président des Etats-Unis en réaction à la hausse continue des taux d’intérêt.
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C’est dans ce contexte explosif que la banque centrale a annoncé le 15 novembre dernier qu’elle examinera au cours de l’an prochain «les stratégies, les outils et les pratiques de communication qu'elle utilise pour s'acquitter du mandat qui lui a été confié par le Congrès, soit la stabilité maximale de l'emploi et des prix.»
Des événements publics aux USA
Selon Jerome H. Powell, «le moment est venu de faire le point sur la manière dont nous formulons, menons et communiquons la politique monétaire.» Avec une inflation proche de l’objectif de 2% et un taux d’emploi au plus haut, le patron de la Fed a estimé que les conditions du marché sont propices pour lancer une profonde réflexion dans ce domaine. Mais sa déclaration ne contient aucun mot sur l’environnement politique actuel.
La Fed organisera ainsi une série d’événements publics dans tout le pays pour entendre les commentaires d’un éventail de participants le plus large possible et parrainera une conférence qui aura lieu en juin 2019 à Chicago avec des acteurs de tout horizon. En fonction des résultats de cette opération, la banque centrale américaine examinera si elle veut agir avec davantage de transparence qu’aujourd’hui.
La BNS satisfaite
En Suisse, la Banque nationale suisse (BNS) répond à Bilan qu’elle n’envisage pas de revoir sa manière de communiquer et indique en substance que celle-ci répond aux exigences de la législation. «Il est important pour nous d'expliquer notre politique monétaire et de la rendre compréhensible», reconnaît sa porte-parole Claudia Aebersold Szalay.
Et c’est ce que fait la BNS, souligne-t-elle, en publiant des communiqués de presse trimestriels et en tenant, deux fois par an, une conférence de presse.
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Elle ajoute que l’institution publie en outre de nombreux documents à l’intention du public: rapport annuel et semestriel, bulletin trimestriel, données importantes de politique monétaire, de taux d’intérêt et de taux de change. De même, les membres de la direction générale rencontrent régulièrement les commissions du Parlement et le Conseil fédéral pour un échange de vue.
Pas de procès-verbaux des décisions pour la BNS
Au total, la BNS informe le public sur sa politique lors d’une centaine d’événements par an. Et elle dispose aussi de représentations dans huit villes afin d’entretenir des contacts avec les entreprises et pour mesurer le pouls économique des différentes régions du pays.
Contrairement à la Fed, l’institut d’émission helvétique ne publie pas les procès-verbaux des décisions de politique monétaire. «Une telle publication ne contribuerait guère à la transparence, mais rendrait la communication de la BNS plus difficile», insiste Claudia Aebersold Szalay. «Il y aurait par exemple un risque que des discussions importantes n'aient plus lieu lors des réunions officielles et que les discussions internes et donc la prise de décision soient entravées», relève la porte-parole de la BNS.
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