Transition de l'économieEaux usées: Séparer pour valoriser
Comment transformer les eaux usées en source d’économies et de revenus au lieu de les voir alourdir les charges.

La problématique
En Suisse, les stations d’épuration (STEP) actuelles traitent 40% des éléments polluants des eaux usées qui leur sont amenées. Les 60% restants sont rejetés dans les cours d’eau. Une situation qui devrait évoluer dans les années à venir. En effet, les législations helvétique et européenne en la matière deviennent de plus en plus restrictives: traitement des substances médicamenteuses, et plus globalement des micropolluants, valorisation des nutriments… les normes sont en plein bouleversement. «Plus d’un milliard de francs devront être investis d’ici à 2040 pour mettre aux normes les stations d’épuration pour les micropolluants, alors que la loi impose de réduire de 80% leur concentration en entrée de STEP, via des filtres à charbon actif ou ozonation, des procédés chers en entretien et exploitation», constate Marius Klinger, ingénieur EPFL et chef de projet au sein de l’association aneco (assainissement naturel et écologique). Pour les micropolluants, le changement de législation oblige une vingtaine de STEP à mettre à jour leur système de traitement. Pour les phosphates, la législation a changé en 2016 et dès 2026 ces éléments devront être récupérés dans les eaux usées et les boues d’épuration. A plus long terme, le risque de pollution aux métaux lourds (cadmium, plomb, mercure, cuivre, zinc) amenés par les eaux de pluie sur les routes devra également être géré.