Diverses caisses de pension ont trop d'immobilier
Plusieurs institutions de prévoyance se font taper sur les doigts alors qu'elles affichent une santé éclatante. Motif: elles ont trop d'immobilier. Ce faisant, elles prennent des risques et alimentent la hausse des prix.

«On blâme les bons élèves», commente mardi le Tages-Anzeiger . On ne sait au juste combien sont concernées, mais un certain nombres de caisses de pension ont maille à partir avec leurs autorités de surveillance cantonales. Ce parce que leurs avoirs immobiliers dépassent la limite de 30% fixée par l'Ordonnance fédérale sur la prévoyance professionnelle. - - La situation surprend les intéressés. Car les institutions de prévoyance fortement engagées «dans la pierre» sont justement celles qui affichent aujourd'hui les rendements et taux de couverture les plus enviables. «Même dans les pires années, l'immobilier nous a assuré un rendement net de 4% à 5%. Que veut-on de plus?», questionne Hans-Ulrich Stauffer, de la fondation bâloise Abendrot. - - En toute bonne conscience - - La caisse bâloise, qui depuis des années détient 35% de sa fortune en immeubles, n'entend en tout cas pas s'aligner sur la limite de 30% que le Conseil fédéral a imposée en 2009, en réaction à la crise financière. «Nous passons outre avec délectation», note Hans-Ulrich Stauffer. - - La plupart des caisses de pension se sont adaptées sans difficulté à la nouvelle règle. En moyenne, la part de l'immobilier représente aujourd'hui 20% des avoirs, indique Swisscanto. Mais du fait de la crise des marchés financiers, certaines caisses conservatrices ont vu celle-ci prendre une forte proportion dans leurs comptes. - - Avec la crise, la valeur de leurs immeubles a crû alors que chutait celle des autres types d'investissement. La caisse de pension des magasins et boutiques de mode Schild a vu par exemple ses avoirs immobiliers grimper à 65%. «On nous a mis en demeure de réduire au plus vite notre engagement à 40% au moins», témoigne le CEO du groupe Thomas Herbert dans le Tagi . - - Limite remise en question - - Le groupe s'est défendu contre cette sommation, compte tenu des rendements plus faibles obtenus sur les autres produits et de l'évolution incertaine de marchés financiers. Seule concession, les fonds payés aux rentiers sont depuis prélevés sur les avoirs immobiliers de la caisse, qui de ce fait ont vu leur part au total baisser à 50%. - - Les milieux concernés, même au niveau des autorités de surveillance cantonales, se demandent aujourd'hui si la limite de 30% fixée en 2009 a toujours sa raison d'être, alors qu'elle était auparavant de 55%. Ce à quoi l'Association suisse des Institutions de prévoyance répond qu'il n'y «aucune nécessité d'agir». - - La limite de 30% a été introduite parce qu'une caisse sur deux a été touchée durant la crise par de lourdes pertes sur des investissements dans l'immobilier. Les experts attirent en outre l'attention sur les risques liés à la hausse actuelle des prix de l'immobilier en Suisse. - - La question du risque se pose notamment en termes de liquidités disponibles. En situation de crise, il est difficile de céder des valeurs immobilières sans pertes, observe Christina Ruggli, directrice de la Conférence des autorités cantonales de surveillance LPP. Lorsque la fortune détenue en valeurs immobilières dépasse en permanence les 50%, s'ajoute en outre un risque d'«effet domino», fait-elle observer en substance.
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