Des fondations suisses à durée limitée
Une étude pré-publiée jeudi 28 janvier par le Centre d’Études de la Philanthropie en Suisse (CEPS) de l’Université de Bâle révèle que les fondations suisses, au nombre de 13'375 fondations d’utilité publique, sont de plus en plus souvent conçues pour remplir des missions sur un temps limité.

Créer une fondation pour perpétuer une oeuvre ou pérenniser une action sur le long terme: un schéma traditionnel qui a connu de belles réussites en Suisse, aussi bien avec des oeuvres philanthropiques helvétiques qu'avec l'implantation dans notre pays de fondations internationales souhaitant profiter du contexte local.
De la fondation Wilsdorf à Genève à la Oak Foundation, les exemples ne manquent pas de structures destinées à déployer une action sur le long terme, voire le très long terme. Cependant, parmi les fondations récentes, la stratégie semble évoluer. Selon le dernier rapport du Centre d’Études de la Philanthropie en Suisse (CEPS) de l’Université de Bâle, qui paraîtra au complet le 18 mai prochain, les fondations nées depuis 2010 se distinguent par une durée de vie plus courte.

En effet, selon les chiffres de ce rapport, 52,2% des 3673 fondations nées depuis 2010 ont déjà été liquidées. Un phénomène inédit qui peut s'expliquer par plusieurs facteurs, certains liés à de nouvelles stratégies de la part des fondateurs, d'autres par le contexte économique et financier.
Stratégies de court terme et taux d'intérêt bas
Les premières relèvent d'une nouvelle optique développée par les créateurs: la fondation n'est plus forcément destinée à pérenniser leur action philanthropique au-delà de leur vie, mais à permettre à celle-ci de se développer de leur vivant, dans des conditions optimales (d'où le choix de la fondation comme structure de droit). La fondation devient un véhicule de stratégie de court et moyen terme.
Les secondes sont liées à la conjoncture économico-financière. Avec les taux d'intérêt au plus bas depuis la crise financière de 2008, les rendements des capitaux se sont amenuisés, ce qui fragilise les moyens des fondations de petite taille. D'où des structures plus éphémères qu'avant.
Ces difficultés s'ajoutent à celles plus conjoncturelles liées à la crise du Covid-19. Une combinaison de facteurs qui ont conduit en 2020 à la plus faible croissance nette du nombre de fondations depuis 2010: 284 nouvelles structures contre 210 liquidations, soit un différentiel positif de seulement 74 fondations sur les douze mois écoulés.
A Genève la croissance, à Bâle la densité
Au niveau géographique, c'est Genève qui enregistre la hausse la plus importante pour la deuxième année consécutive: 46 nouvelles structures philanthropiques nouvelles ont vu le jour sur le millésime 2020. Avec ce résultat le canton du bout du lac se rapproche un peu plus de son voisin vaudois (respectivement 1275 et 1375 fondations), mais tous deux restent devancés par les cantons de Berne (1378) et de Zurich (2211).

Bâle ferme la marche du top 5 helvétique avec 888 fondations. Mais c'est cependant dans cette dernière ville que la densité est la plus forte: 45,3 fondations pour 10'000 habitants, devant Glaris (29,1), Zoug (28,8) et Genève (25,3). Au niveau international, la Suisse reste la championne mondiale avec 15,6 fondations pour 10'000 habitants.
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