Dès samedi, les restaurants, lieux de culture, de sports et de loisirs seront donc fermés dans toute la Suisse. Cette mesure vise à empêcher les achats et le tourisme gastronomique entre cantons et à mieux faire accepter les différentes mesures.

Les chiffres actuels ne reflètent pas la situation épidémiologique réelle. Le nombre de cas diminue, mais le nombre de tests effectués aussi, a expliqué le ministre de la santé Alain Berset devant les médias. Alors qu'on voudrait tirer un trait sur l'année écoulée et retrouver ses libertés, "la situation est franchement mauvaise".

- Troisième vague

Une recrudescence de l'épidémie après les vacances est possible et l'apparition des nouvelles variantes plus contagieuses augmente la probabilité d'une recrudescence. Une troisième vague n'est pas exclue, a ajouté le conseiller fédéral.

Le nombre de cas ne diminuera pas de manière significative et durable ces prochaines semaines. "Il faut tenir bon", a-t-il dit en s'adressant notamment aux milieux particulièrement touchés comme ceux de la restauration, de la culture et du sport. Des mesures économiques supplémentaires pour leur venir en aide seront décidées la semaine prochaine.

Le gouvernement veut donc maintenir au-delà du 22 janvier les mesures en vigueur et ceci pour au moins cinq semaines. Cette décision devrait aider les entreprises et les employés concernés à mieux planifier les choses. Les cantons doivent encore se prononcer.

Mais il est vraisemblable que ces mesures seront entérinées au vu de la dégradation de la situation, selon Alain Berset. Le Conseil fédéral se prononcera mercredi prochain.

Le gouvernement va aussi consulter les cantons sur un éventuel renforcement des mesures afin de réagir rapidement en cas de nécessité. Il veut être prêt, notamment face à l'arrivée de la nouvelle variante du virus. Les propositions concernent l'obligation de travailler à domicile, la fermeture des magasins, de nouvelles restrictions pour les rassemblements et événements privés.

Une protection accrue des personnes particulièrement vulnérables et des mesures plus étendues sur le lieu de travail sont aussi à l'étude. De leur côté, les cantons examineront les mesures à prendre dans les écoles obligatoires s'il fallait intervenir davantage. Il ne s'agit pas d'ordonner la fermeture des classes, a assuré Alain Berset. D'autres possibilités existent. Il faut s'y préparer.

- Pas de pénurie de vaccins

L'arrivée du vaccin ouvre des perspectives. Mais ses effets prendront plusieurs mois, a rappelé le ministre. Répondant aux critiques sur une pénurie de vaccins, le ministre de la santé a estimé que la Suisse était bien placée.

Quelque 230'000 doses sont déjà à disposition. Presque 3% de la population peut être vaccinée actuellement, s'est-il défendu. "C'est beaucoup et aussi très peu". Il faut être patient.

La pénurie est limitée dans le temps. Le nombre de doses par mois va beaucoup augmenter ces prochains mois. Toute la population pourra être vaccinée en quelques mois, bien que cela représente un défi logistique majeur.

Berne a signé des contrats avec les trois groupes les plus avancés et plus de 15 millions de doses sont réservées depuis cet été. Swissmedic travaille en outre sur de nouvelles homologations. Celle du vaccin de Moderna va arriver rapidement.

La Suisse a commandé jusqu'ici trois millions de doses de vaccins Pfizer/Biontech, autorisé juste avant Noël par Swissmedic, et réservé 7,5 millions de doses du vaccin Moderna. 5,4 millions de doses sont par ailleurs assurées par Astrazeneca.