Climat: l’ironie cruelle qui frappe les plus vulnérables
Déjà touchés par les catastrophes naturelles, les pays en développement les plus vulnérables au risque climatique sont en plus pénalisés sur le marché de capitaux.

Les conséquences des changements climatiques se répercutent négativement sur les pays en développement (PVD) non seulement en termes de pertes économiques, mais aussi sur le coût de leurs emprunts publics sur le marché des capitaux. C’est la conclusion d’une étude - Climate Change and the Cost of Capital in Developing Countries – publiée récemment par l' Imperial College Business School et SOAS University of London pour le compte de l’ONU.
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La vulnérabilité des PVD aux risques climatiques a déjà contribué à renchérir le coût moyen de la dette publique de 117 points de base. Coûts supplémentaires en intérêts: 40 milliards de dollars ces dix dernières années. Et cette charge devrait encore s’alourdir à l’avenir. Elle pourrait s’élever entre 146 et 168 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. «Ce fardeau financier exacerbe les défis économiques actuels des pays pauvres», constate l’étude.
La vulnérabilité comme source de risque
Ses résultats ont été obtenus via une modélisation économétrique comparant les charges d’intérêts des PVD comme le Ghana, le Kenya, le Bangladesh, le Vietnam et la Tanzanie avec ceux des pays les moins affectés par le risque climatique et les membres du G8.
Cette recherche montre aussi que les agences de notation n’intègrent pas explicitement les changements climatiques comme un facteur de risque dans leurs évaluations, mais que celui-ci est identifié implicitement au travers de certains de leurs indicateurs. A l’avenir, comme elles l’ont déjà annoncé, les agences de notation considéreront la vulnérabilité des PVD comme une source de risque à part entière. Ce qui se reflètera négativement dans les notes qu’elles distribuent.
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Les auteurs de cette analyse constatent que les PVD sont contraint d’investir massivement pour se protéger contre les catastrophes naturels tout en payant simultanément un coût supplémentaire pour emprunter les montants qui doivent servir à les protéger. «C’est une ironie cruelle», affirment-ils.
Leur recherche comporte plusieurs exemples évoquant les défis auxquels sont confrontés les acteurs gouvernementaux de différents pays.
Les récoltes touchées par le réchauffement
Au Guatemala, les répercussions du changement climatique affecteront négativement les revenus issus des productions et des exportations agricoles, en particulier le maïs, en raison de l’exposition du pays à la sécheresse. Celui-ci peut cependant en minimiser l’impact en favorisant le reboisement.
Au Vietnam, la montée du niveau des eaux réduira les récoltes de riz. La mise en œuvre de programmes de gestion des côtes doit permettre d’en réduire les conséquences économiques.
Le coût des catastrophes naturelles liées au changement climatique a été estimé à quelque 300 milliards de dollars pour 2017.
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