Ces dépenses qui plombent la France
Dans son dernier livre, Agnès Verdier-Molinié veut désendetter et rationaliser l’Hexagone. Elle dénonce l’étatisme et propose une marche à suivre concrète.

Elle ne craint pas les chiffres ni les comptabilités tortueuses. Agnès Verdier-Molinié et son équipe ont sans doute effectué l’exercice auquel se refusent les dirigeants de la France depuis trop longtemps. Inventorier les dépenses excessives et le gaspillage de ressources dans la fonction publique, qui plombent les comptes de la France.
Dans son dernier ouvrage On va dans le mur..., publié aux Editions Albin Michel, la vice-présidente du think tank libéral Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (IFRAP) livre un travail de bénédictin, consistant à rationaliser, simplifier, traquer tout le «gras» de l’Etat et de la fonction publique en France, pointant du doigt des inefficiences criantes.
Et au bout du compte proposer de réduire la dette de plus de 700 milliards d’euros, à raison de 60 milliards d’économies par an, alors que la dette française dépasse actuellement les 2000 milliards d’euros. «Il s’agissait de montrer la liste des causes qui handicapent la France au niveau de l’Etat, des collectivités locales et de la sécurité sociale», explique-t-elle.
L’auteure prend pour exemple l’opacité des revenus des fonctionnaires de l’Etat: «Aux salaires bruts des agents de la fonction publique s’ajoutent quelque 1851 primes et indemnités. Or ces agents ne sont pas astreints aux mêmes cotisations sociales que dans le privé.»
Cela totalise 6 milliards d’euros perdus pour les organismes collecteurs de cotisations. D’autant que, comme elle le souligne, la moitié des rémunérations à Bercy sont versées sous forme de primes. «Ces fonctionnaires sont imposés sur le revenu, mais pas sur le chômage, auquel ils ne cotisent pas», souligne-t-elle.
Ensuite, elle évoque l’absentéisme dans les collectivités et les hôpitaux: «On arrive à 39 jours d’absence par agent et par an, en plus des congés payés et des RTT (réductions du temps de travail), cela fait plus de 90 jours par an.»
Le livre, version «grand public» du travail d’équipe effectué au sein de la fondation IFRAP, permet de «faire découvrir ces sujets à des personnes qui spontanément ne pourraient chiffrer les dépenses publiques, taxes, normes, lois en France, souligne l’auteure. Or ces dépenses nous intéressent tous: nous les finançons avec nos impôts.»
Trop d’impôts - -
En 2013, la Française avait déjà publié un livre intitulé 60 milliards d’économies! , et son présent ouvrage affine l’analyse en donnant une marche à suivre concrète. Un des atouts du livre est qu’il fournit des comparaisons internationales. Ainsi, avec 360 différents impôts, la France détiendrait le record. En nombre d’élus, la France en compte 1 pour 104 habitants, et le Royaume-Uni 1 pour 26 000 habitants.
En nombre de communes et de collectivités, la France détient la palme, avec à elle seule 40% des collectivités d’Europe. Record du nombre d’ambassades également, avec une représentation qui n’est pas proportionnelle à la taille de la France.
En termes d’aides sociales, un empilement de 103 aides s’est produit, alors que les autres pays de l’UE réorganisent et fusionnent les aides. «Nous payons en coûts de distribution des aides sociales 1,4% du PIB, ce qui est énorme», résume Agnès Verdier-Molinié.
Agnès Verdier-Molinié ne se range «ni à gauche ni à droite». Pour elle, le problème est celui de l’étatisme, qu’il soit de droite ou de gauche. Ainsi, les étatistes de droite ne veulent pas réduire le nombre de communes en France. «Ils en parlent beaucoup, observe-t-elle, mais dès que vous leur proposez des mesures, ils ne font pas grand-chose.»
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