Après l'hôtellerie, Airbnb s'attaque à la restauration
Les hôteliers commencent à peine à mesurer l'impact de la sharing economy sur leur business. Mais déjà d'autres activités pourraient être dans le viseur de la plateforme Airbnb. La prochaine dans le viseur pourrait être la restauration. Un programme expérimental est en place depuis quelques semaines à San Francisco qui doit valider ou non la faisabilité à grande échelle d'un modèle entre particuliers pour cette activité.
Chaque internaute pourra ainsi proposer des dîners à son domicile, avec le menu de son choix et le prix qu'il décidera de fixer. Et sur le même modèle que pour l'hébergement entre particuliers, Airbnb prélèvera une commission sur chaque accord convenu entre particuliers. Les premiers particuliers à s'être engagés dans cette aventure ont proposé des repas 3-plats (entrée, plat, dessert) à 25$.
Pour justifier cette nouvelle activité, et avant même qu'elle ne soit éventuellement étendue à d'autres lieux dans le monde, une porte-parole de la plateforme de sharing economy a expliqué à Reuters que l’entreprise ne cesserait jamais «d’expérimenter» pour trouver des façons de «créer des expériences significatives».
Une réussite moins évidente
Des expériences qui pourraient inquiéter les professionnels de la restauration. Dans le domaine de l'hôtellerie, Airbnb propose désormais 600'000 logements à louer entre particulier à travers 192 pays. D'après les chiffres fournis par la plateforme, 150'000 personnes fréquentent chaque nuit ces logements de particuliers et délaissent ainsi l'hôtellerie traditionnelle. Les professionnels de ce secteur mènent des actions de plus en plus radicales pour faire interdire Airbnb, dont les offres ne sont pas soumises à la fiscalité ni aux réglementations en vigueur (hygiène, sécurité, droit social,...) et les autres sites basés sur le même modèle (comme la startup suisse Housetrip).
La concurrence Airbnb sera-t-elle aussi aggressive dans la restauration que dans l'hébergement? La donne est différente selon certains observateurs. Ainsi, Venessa Wong, chroniqueuse spécialisée dans la restauration pour Business Week, estime que la réussite d'une offre entre particuliers dans le domaine de la restauration sera plus ardue que dans l'hébergement, «en raison des coûts fixes plus imposants et du temps de travail requis pour cuisiner notamment». De plus, comme l'indiquent les premiers tarifs pratiqués à San Francisco, la différence de prix entre des repas concoctés par des particuliers et ceux cuisinés par des professionnels risque d'être moins importante que celle observée dans l'hébergement.