Adieu les Alpes, bonjour Sotchi: les Russes passeront les fêtes dans leur pays
Nombreux sont les Russes qui renoncent aux séjours à l'étranger en raison de l'effondrement du rouble.

Oubliées les vacances dans un chalet loué en Finlande: cette année, Maria Ptchelkina passera le Nouvel An chez elle, à Saint-Pétersbourg, comme de nombreux Russes qui renoncent aux séjours à l'étranger en raison de l'effondrement du rouble. - - "Nous ne savons pas à quoi nous attendre avec cette crise et préférons ne pas dépenser nos économies pour des voyages", explique cette enseignante de 40 ans, qui traversait la frontière tous les hivers depuis cinq ans. - - Maria a fait ses comptes: conséquence directe du plongeon du rouble, la location pour dix jours du chalet, pour 1.000 euros, est passée en quelques mois de 45.000 roubles à près de 80.000 roubles actuellement. Sans compter les prix des transports, qui se sont aussi envolés et les dépenses courantes sur place... - - La baisse de la monnaie russe entraîné par la crise ukrainienne et les sanctions adoptées contre Moscou avait déjà entraîné pendant l'été une chute de 30%, selon les autorités russes, du flot de touristes russes vers l'Europe, ainsi que des faillites en série de voyagistes. - - Avec la récente baisse des cours du pétrole, le mouvement s'est transformé en effondrement. - - "Dans ces conditions je ne peux pas me permettre de dépenser de l'argent pour des voyages. C'est trop imprudent", reconnaît Ivan Makarov, un employé de 44 ans de Saint-Pétersbourg. - - - - - 'Catastrophique' - - - Elena Iakimova, directrice de l'agence touristique Profi-Tour dans l'ancienne capitale impériale russe, confirme: "Cette année ne ressemble pas aux années précédentes", avec une demande "en forte baisse" pour les fêtes. - - La période est cruciale pour le secteur: les dix premiers jours de janvier sont fériés en Russie, le pays se met quasiment à l'arrêt et nombre de ses habitants en profitent pour aller skier en Autriche, en Suisse ou en France, ou encore bronzer sur les plages en Asie. - - Le mouvement s'annonce d'autant plus douloureux que l'émergence de la classe moyenne russe a assuré ces dernières années d'importants flux de voyageurs dans toute l'Europe, à une période où le Vieux Continent se serre la ceinture - - "La demande est catastrophique", résume Irina Tiourina, porte-parole de l'Union russe du secteur touristique, qui évalue de 50% à 70% la chute des réservations pour des séjours à l'étranger pendant les fêtes. - - "Les voyagistes réduisent leurs programmes de charters les uns après les autres, y compris vers les destinations de sports d'hiver en Europe sur lesquelles reposaient tous nos espoirs: les skieurs attendent toute l'année pour pratiquer", poursuit-elle. - - Dans certains cas, selon cette représentante du secteur, les voyageurs préfèrent payer une pénalité et annuler un séjour "parce qu'ils se rendent compte qu'ils ne pourront pas faire face à des dépenses à l'étranger au cours actuel". - - Les voyages individuels sont moins touchés avec une baisse de 10%, selon Mme Tiourina, ainsi que les séjours vers les stations balnéaires d'Egypte, traditionnellement plébiscitée des Russes car bon marché. - - - - - Sotchi débordée - - - Sur la Costa Brava espagnole, la fréquentation des touristes russes, après des taux de croissance annuels de 15% à 20% ces dernières années, s'affiche déjà en repli de 5% sur l'année, selon Ramon Ramos, directeur général de la fédération du tourisme locale. Or, ils constituent la deuxième nationalité en terme de dépenses moyennes. - - Tous les professionnels interrogés par la presse russe font le même constat, les destinations recherchées cette année ne sont plus Paris, Londres ou Prague, mais la Crimée, la péninsule ukrainienne annexée en mars au doux climat, les stations thermales du Caucase et surtout Sotchi. - - Cette station balnéaire aux pieds du Caucase, après avoir accueilli en février dernier les jeux Olympiques d'hiver, connaît une deuxième vie. Les opérateurs de ses pistes de ski, construites à partir de rien par des travaux titanesques et au coût immense, sont déjà débordés par l'afflux de visiteurs et ont en conséquences augmenté les prix des forfaits pour les remontées mécaniques, voire cessé de les vendre pour certains jours début janvier. - - Autour de Moscou également, les hôtels seront pleins à craquer, selon Mme Tiourina. - - Mais pour le réveillon même, "les ventes sont mauvaises: les gens préfèrent fêter le Nouvel an chez eux", soupire-t-elle. "Le tableau général est assez triste: la première chose à quoi renoncent les gens, ce sont les vacances".
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