A Saint-Gall, l’usine qui forme l’élite de la nation
L’université suisse la plus cotée tient son Symposium début mai. Une sorte de mini-Davos organisé par des étudiants.

Manifestation annuelle de la future élite de la nation, le Symposium de Saint-Gall débute le 2 mai prochain pour sa 43 e édition. Jouissant du statut d’école suisse la plus cotée dans le monde des affaires, la Hochschule Sankt. Gallen (HSG) monte en effet chaque année une sorte de mini-WEF. Cette année y participent Christine Lagarde, directrice du FMI, le CEO d’UBS Sergio Ermotti ou encore le président de la Confédération Ueli Maurer.
Devisé à 6 millions de francs, une somme fournie en grande partie par les sponsors, l’événement est organisé par une trentaine d’étudiants de 19 à 22 ans. Ceux-ci y sacrifient une année de cursus mais acquièrent une expérience pratique unique, en plus de nouer des contacts avec des pontes de l’économie ainsi que les plus grandes compagnies. A leur disposition comme lieu de travail, une élégante villa du 19 siècle appartenant à la Fondation St. Gallen en charge du Symposium, dont le conseil de surveillance est présidé par Josef Ackermann, l’ancien CEO de la Deutsche Bank.
Les patrons des firmes du SMI
La HSG a formé en bonne partie l’élite économique suisse qui règne sur les sociétés du SMI (Swiss Market Index). En sont sortis le patron de la SSR Roger de Weck ou encore Georges Kern de la marque horlogère IWC. Andrew Holland qui dirige Pro Helvetia depuis fin 2012, Pascal Gentinetta, directeur d’economiesuisse et le patron du Service de renseignement de la Confédération Markus Seiler sont aussi des Alumni.
En relations étroites avec les entreprises, la HSG doit 40% de ses recettes au privé. Les compagnies soignent les étudiants comme de futurs clients. Partenaire du symposium, BMW met ainsi des véhicules à disposition des organisateurs du Symposium. Egalement associés à la manifestation, de futurs employeurs comme la société de conseil Accenture, Microsoft, Xerox, UBS, Credit Suisse et Swiss Re. Ces firmes s’offrent un accès précieux aux éléments les plus brillants, dans un contexte de guerre internationale pour les talents.
La HSG attirent en nombre Allemands et Autrichiens. Depuis 2006, les effectifs ont fait un bond de 65%, rapporte la NZZ am Sonntag. Etudiant en première année, le Neuchâtelois Pascal, 20 ans, appartient à une volée de 1300 jeunes. « Nous sommes une centaine de non germanophones. Comme les cours sont en allemand, nous avons la possibilité de reporter 25% du cursus d’une année sur la suivante. » La sélection sera sans pitié, avec un taux d’échec de 50% après les deux premiers semestres.
Premier salaire : 100 000 francs annuels
La NZZ am Sonntag rapporte que les diplômés de Saint-Gall démarrent en moyenne dans la vie active avec un salaire de 100 000 francs annuels. Certains obtiennent jusqu’à 130 000 francs.
Une étude du Centre suisse de coordination pour la recherche en éducation (2012) place la HSG en tête des établissements suisses en regard de l’accès à l’emploi des diplômés. Une année après la fin du cursus, le taux d’activité des anciens étudiants de Saint-Gall est à 3,7 points supérieurs à la moyenne nationale. A l’autre extrême, les universités romandes se placent en dessous de la moyenne, à 2,3 points pour l’Université de Fribourg, 3,5 pour Genève, 3,7 pour Lausanne et 3,8 pour Neuchâtel.
Un Who's who de 1000 pages
Diplômé de la HSG, volée 1984, Pascal Gueissaz dirige aujourd’hui son entreprise de recrutement Careerplus. « Nous étions encore moins de Romands à l’époque qu’aujourd’hui. Toutes origines confondues, mes camarades d’étude sont maintenant pour la plupart à des postes clé dans leur entreprise, en Suisse et à l’international. »
Avec quelque 20 000 membres, l’association des Alumni de l’Université de Saint-Gall constitue un des réseaux les puissants d’Europe. Répartis dans près d’une centaine de pays, les diplômés sont recensés dans un Who’s who de plus de 1000 pages d’une estimable valeur auquel seuls les anciens de l’école ont accès.
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