«Minder est une exception dans l’histoire suisse»
Salaires exagérés et soutien aux famille: deux votes qui vont faire date, selon le politologue Pascal Sciarini qui analyse le résultat des votations de ce 3 mars.

Le plébiscite de l’initiative de Thomas Minder contre les salaires abusifs ce dimanche est «exceptionnel dans la politique de notre pays», selon le politologue Pascal Sciarini. D’habitude «les initiatives populaires suscitent une sympathie qui s’érode ensuite pendant la campagne. Cette fois, la sympathie pour le texte a été constante et progressive.»
Pour le Genevois, «l’initiative était populiste, mais dans un sens positif du terme. Le résultat reflète la volonté du peuple: 99% des gens contre 1% des gens. Une très grande majorité a exprimé sa frustration et son désaccord ce dimanche, aussi bien à gauche qu’à droite».
René Knüsel, politologue lausannois, prévoit que le Parlement qui avait refusé le texte de Thomas Minder va se retrouver dans une situation délicate: «Le souverain lui demande de mettre en place une législation dont il n’est pas totalement convaincu», dit-il à l’ATS.
La Loi sur l’aménagement du territoire (LAT) constitue une votation populaire plus classique, hormis le cas du Valais. Son issue confirme «la préoccupation des Suisses, et spécialement des Suisses des villes, face à l’exploitation du territoire», observe Pascal Sciarini.
«Choc des cultures»
Le refus de l’article constitutionnel en faveur de la famille est l’autre surprise de ce dimanche. «C’est intéressant car l’objet semblait acquis l’automne dernier, rappelle Pascal Sciarini. Un double clivage a modifié l’issue du scrutin : entre les villes et les campagnes, mais surtout entre la Suisse romande et la Suisse alémanique, moins encline à l’intervention de l’Etat. On peut parler d’un choc des cultures.»
L’offensive de l’UDC aura pesé : «Les tous-ménages et les affiches ont rendu cet objet émotionnel en cours de campagne, note Pascal Sciarani. Alors que dans le cas de Minder, les prédispositions populaires existaient depuis longtemps et sont demeurées identiques. Ces deux cas de formation de l’opinion, très différents, seront intéressants à analyser.»
L’autre problème que soulève le refus du texte sur les familles est la double majorité. Cette situation (acceptation du peuple mais refus des cantons) «est certes rare mais la double majorité devrait faire l’objet d’une réflexion, pense Pascal Sciarini. Avant que le refus d’un objet plus important n’entraîne un jour une crise.»
(Newsnet)
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