"La production industrielle est à nouveau intéressante en Suisse"
Innovation, qualité de vie et stabilité. Voici les maîtres mot de ceux qui ont pour mission d'attirer de nouvelles firmes sur le sol helvétique. Les promotions économiques de Suisse avaient rendez-vous ce début de semaine à Neuchâtel pour la Switzerland Global Enterprise (S-GE) Academy qui se déroule chaque année sur sol helvétique. Sur mandat de Berne et des cantons, S-GE fait la promotion de la Suisse comme lieu d’implantation pour des entreprises étrangères, avec le soutien de partenaires commerciaux. L’organisme réunit dans son giron vingt-deux «Swiss business hubs» implantés dans les principaux marchés stratégiques, des Etats-Unis à la Chine en passant par la Corée du Sud et la Russie.
La manifestation accueillait également les représentants du GGBA (Greater Geneva Bern area), l’agence intercantonale commune à Berne, Neuchâtel, Fribourg, Vaud, Genève et Valais. Depuis 2010, celle-ci a contribué à l’établissement de 400 entreprises à s’établir dans la région.
Membre du comité exécutif et responsable des investissements chez S-GE, Patrik Wermelinger répond à Bilan.
- Comment vendez-vous la Suisse aux investisseurs à l’étranger ?
- Nous mettons en avant trois arguments principaux : les compétences en innovation, la qualité de vie ainsi que la stabilité de l’environnement politique. Depuis sept ans, la Suisse se place en tête des rankings en innovation, si bien que le pays est maintenant bien connu pour cette qualité. A l’heure actuelle en cette période d’incertitude marquée par le Brexit et l’imprévisibilité des instances politiques en Europe, les candidats à une implantation se montrent particulièrement sensible aux caractéristiques du système helvétique qui garantit les décisions sur le long terme.
- Quels sont les secteurs dans lesquels vous prospectez en priorité ?
- Les technologies de l’information et de la communication (TIC), les technologies médicales et la biotech ainsi que les activités de digitalisation de l’économie. Nous privilégions aussi la production industrielle en mettant en avant le potentiel de la robotisation. Le coût de la main-d’œuvre helvétique n’est plus un problème sur des chaines automatisées. Avec en prime, la réputation attachée au swiss made.
- Pour les entreprises étrangères, le principal obstacle à une implantation en Suisse est sans doute la hauteur des coûts.
- Détrompez-vous ! La Suisse doit se défaire de cette image de cherté. Un entrepreneur brésilien dans la pharma me disait qu’il est moins cher pour lui de produire en Suisse puis d’importer les articles terminés au Brésil que de fabriquer les médicaments au Brésil après avoir payé les taxes sur chacun des composants. Le salaire horaire est certes plus élevé qu’ailleurs, mais si vous tenez compte de la durée de travail annuelle, des charges sociales et des bienfaits du consensus entre patronat et syndicats, la productivité s’avère plus intéressante en Suisse.