La tendance est nette, mais pas uniforme. Selon les résultats publiés ce mercredi par l'Office fédéral de la statistique (OFS), sur les 7500 frontaliers supplémentaires constatés au troisième trimestre de cette année par rapport à un an plus tôt, seule une centaine est recensée dans l’industrie et trente dans le secteur primaire, soit une quasi-stagnation. Parmi les explications, la contraction des effectifs frontaliers dans l’horlogerie de plus de 500 personnes, suite notamment aux difficultés à l’exportation et aux licenciements enregistrés dans le secteur.
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La pénurie de compétences informatiques se fait sentir
Dans le domaine tertiaire en revanche, quasiment 7400 nouveaux résidents étrangers sont venus grossir les effectifs des entreprises sur sol national, portant le total à 208 000 employés, soit près des deux tiers de la main d’œuvre frontalière du pays. Une forte dynamique se constate en particulier dans la santé (+5% sur an, à 31'086) et la restauration (+5% également, à 9908).
C’est toutefois l’informatique qui affiche la plus forte croissance, avec près de 7,3% d’augmentation sur un an (à 5803). Un constat qui fait écho à une étude d’ICT formation professionnelle Suisse qui estime qu’il manquera 24'000 informaticiens à l’horizon 2024. Début octobre, le groupe de travail temporaire Adecco constatait déjà une hausse de 75% du nombre d’offres d’emploi dans le secteur par rapport à il y un an.
De nouveaux arrivants en majorité Français et Italiens
En valeur relative, c’est le Tessin qui accueille le plus de nouveaux frontaliers (+4,9%), en quasi-totalité des Italiens (+5%), même si en valeur absolue, les Français les devancent en affichant plus de 3800 nouveaux entrants sur un an. Avec 171'835 travailleurs franchissant quotidiennement la douane -deux fois plus qu’il y a 14 ans- la France fournit plus de 54% de la main d’oeuvre frontalière du pays.
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